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Chronique d’une défaite pleine d’espoir : Clisson 0 / Sautron 3 ou Molière et moi, de la proprioception comme moyen de progression

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Clisson 0 / Sautron 3 ou Molière et moi, de la proprioception comme moyen de progression

Il est de ces jours-là, qu’on ne sait trop décrire. Non pas que les mots manquent, mais l’image n’est pas claire. Moi qui suis friande de revivre et de partager ces instants avec vous tous, oui, moi, M. la Maudite reste silencieuse, à la recherche du fil qui m’échappe malgré mon attention réitérée. Frustration.

De quoi je parle ? de notre premier match de la saison, mercredi 12 octobre 2016, veille d’un Grand Jour que personne dans le club n’ignore plus désormais… ce soir-là, donc, comme chaque soir de match, la pression monte, (traduire, comme on est mercredi, les enfants mettent le bordel dans la maison) pendant que je vérifie une ultime fois mon sac : short, chaussettes, maillot, genouillères… ah non : pas de maillot, c’est ce soir la remise officielle, intronisation de chacun dans NewClisson1… l’excitation monte. Je suis en retard. Comme d’habitude. Tout va bien.

Ensuite, une voiture jusqu’à Vallet, puis on change de carrosse à 6 dans le vaisseau de Fanny, moi perdue au fond avec les sacs et les ballons, à la recherche de Benoit dont nul ne savait plus s’il venait et comment…

Jusque-là, tout est normal. On arrive à l’heure. …. Là, déjà, ça commence à dériver : on ne s’est pas perdus, pas de demi-tour frein à main, pas de panique… c’est bizarre. A l’heure pour l’échauffement, Guillaume nous présente sa panoplie et je me dis que je vais me remettre à la corde à sauter… tout allait si bien.

Ensuite, comment vous raconter qu’on a perdu, mais que ce n’est pas grave, qu’il reste dans les esprits des uns des autres le sentiment des possibles que nous avons vu poindre. Comment vous raconter sans trahir de secrets, la pudeur encore là, la connivence qui s’installe mais qui doit s’approfondir, la retenue qui ne tiendra pas bien longtemps, mais qui laisse incertaines des zones à découvrir. Comment vous dire les envies de mieux qui nous tirent vers demain, tant et si bien qu’un petit 3/0 n’est qu’une note même pas discordante qui nous fait entrer dans l’année par une porte étroite mais rien moins que normale.

Comment vous faire comprendre cela, là où les mots pour une fois me manquent ?

Poids des mots, choc des photos : je pallie mon incurie du jour par cette superbe illustration où nous posons, (avant le match) avec nos adversaires. Maillot noir, casaque incertaine, voici-donc Clisson1 tout sourire :

n°6 : Alex, le revenant de Clisson1 Canal historique,

n° 7 il y a l’ami Tom, dont d’aucuns se souviendront qu’il fut à lui aussi de Clisson 1 un membre éminent, il y revient différemment accompagné, de ceux avec qui il a partagé le plaisir de Clisson 4, l’histoire nous dira s’il doit y rester cette fois !

n°3 : Guillaume, nouvelle recrue de cette année, avec qui certains ont pu déjà toucher quelques ballons lors des Volleyfolie’s,

n°4 : Didier, tout feu, tout flamme toujours, en forme ce mercredi, bavard toujours ami joyeux que personne n’ignore tant il est généreux de conseils à qui veut les entendre !

n°8 : Benoit, autre nouvel arrivant, dont je ne dirai à ce stade qu’il est grand, discret, et (très) efficace

n°2 : Super-Fanny, qu’on ne présente plus, mais qui débute l’année de façon peu conventionnelle, puisque pour se faire remarquer (et désirer), elle n’a rien trouvé de mieux que d’oublier ses chaussures, elle sur l’organisation de qui je compte toujours….

Vous ne verrez cependant ni les chaussures de Fanny (qui étaient encore à Mouzillon  à l’heure de la photo), ni Seb1 et seb 2, internationaux de référence, qui avaient tiré leur révérence pour ce soir, ni les positionnements un peu foireux parfois, ni les belles actions qui nous ont laissé de beaux souvenirs à l’âme, ni les moments loupés, passes trop courtes ou pas assez, 3m endormis sur leurs acquis, services manqués… vous ne pourrez que deviner ce que mon modeste compte rendu, vous fait partager ici…

Vous verrez par contre les joueurs de Sautron, briscards impénitents attendus pour leur esprit pas toujours très gentil, et leur jeu affuté. Ils étaient là, anciens, et puis quelques nouveaux dont un joueur volant, qui semblait échapper aux lois de la gravité. Ils étaient plutôt sympas, disons-le, mais, on aurait dû croire Alex, qui ne cessait de répéter, lancinant vaguement agaçant pour qui n’y croyait pas « Il y a anguille sous roche » ( III, 7)*

Ah ! la belle chose que de savoir quelque chose ! (II, 6)* : cela ne nous a pas donné toutes les clefs pour échapper à leur savoir-faire… Nous savions pourtant que « Tout le secret des armes ne consiste qu’en deux choses, à donner et à ne point recevoir » (II/3)*, mais il faut croire qu’il nous faut encore murir cette maxime. En attendant, nous ne laissons pas abattre loin de là « La grande réponse que l’on doit faire aux outrages, c’est la modération et la patience ».( II, 4)*

Je vous épargne pour cette fois le champ lexical tout nouveau que je voulais partager avec vous qui vante les vertus de la pliométrie (rien à voir ni avec les pliosaures ni avec la pluviométrie), mais dont j’ai fini par comprendre, après force explications, que, comme Monsieur Jourdain, je pouvais m’écrier « Par ma foi ! Il y a plus de quarante ans que je dis de la prose sans que j’en susse rien ». ( II, 6*) : car moi aussi je sais sauter à la corde. J’en avais fait le terreau de mon premier résumé, entre proprioception, récepteur adrénergique et barocepteur neurovégétatif, mais j’ai perdu le fil ! Craignant que les nouveaux inscrits ne s’effraient et ne boycottent définitivement le site après ou pendant la lecture, et même si je sais qu’ « Un homme sage est au-dessus de toutes les injures qu’on lui peut dire ».(II/4)*, mais voilà, mon petit orgueil est sensible, et je me dois de vous présenter une face crédible de Présidente qui ne saurait démériter si tôt dans son mandat des attentes certainement hautes que vous placez en moi….

En attendant, à Clisson 1, l’humeur est à l’optimiste, l’avenir est devant nous, la marge de progrès, considérable, et c’est tant mieux car On ne peut être heureux sans amoureux désirs ; ôtez l’amour de la vie, vous en ôtez les plaisirs.(I, 2 )* d’ici là, gageons que peu d’entre vous s’opposeront à ma conclusion, celle de Molière et de son polisson de Bourgeois Gentihomme également, si je vous dis « Buvons, chers amis, le temps qui fuit nous y convie ; profitons de la vie autant que nous pouvons. » (IV, 1)*.

Molière et maud

*Pour les curieux, les citations sont extraites du Bourgeois Gentilhomme, et non pas évidemment d’un quelconque commentaire sportif, genre curieusement sous-estimé dans la littérature classique…

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