Clisson 1 / NPVB 1 : Conjugaison pour une défaite

Classé dans : Résumé Equipe 1 | 0

Acteurs:  Alex, Didier, Manu, Simon, Stéphane, Tof, Tom, et moi!

Matériel : un ballon, NPVB1

Cadre: Nantes, Extérieur, puis intérieur

 

Je me demande par où commencer.

Tu m’as trouvée rue des hauts pavés

Il bruinait et je pensais:”c’est quand même beau une ville la nuit”

Nous avons partagé tranquille un dîner frugal près de l’Erdre,

Vous nous attendiez, pourquoi être si pressés?

Ils n’attendront pas,extinction des feux oblige.

 

“Tu crois que tu es seul au monde, et puis tu te retrouves en équipe autour d’un terrain de sport avec un objectif commun qui galvanise. Tu crois que rien ne va plus. Tu crois qu’autour de toi le monde se délite, de combats désespérés en je-m’en-foutisme coupable. tu trouves que les codes sont brouillés et la tension latente menace d’emporter le bon grain sur son passage. Tu crois qu’hier le sens était plus clair et que demain il l’est de moins en moins. Tu regardes tes enfants, mi curieux mi apitoyé. Et puis tu croises le regard rigolard des membres de ton équipe. Tu entends le battement régulier et caractéristique de la balle sur le sol. Tout est bien. Tout est en place.”

 

J’ai mis le costume à paillettes

Tu te demandes si j’ai toute ma tête

Il était presque l’heure de la fête

Nous avons affiné notre stratégie

Vous attendez déjà  le résultat

Ils s’attendaient à ou n’attendaient pas.

 

Tu crois que trop tourné vers son égo, tout en développement personnel et  individualisme prôné, moi d’abord et le reste suivra, tu crois qu’on oublie les vertus et la puissance du lien, de l’autre, des autres et perd la précieuse richesse. Tu crois tout cela et tu te retrouves sur un terrain de volley avec tes comparses qui te chambrent. Et tu oublies tout. Tu sais que tu avais tort.

 

Je ne me souviens plus très bien

Tu devais faire le résumé

Il était 22h30 passé

Nous avons emporté un set

Vous vous doutez qu’on a bien bataillé

Ils ont gagné, voilà, et pas volé

 

Sur le terrain, tu te surprends parfois, subrepticement, à ne penser à rien. Mais le rien sur un terrain pendant un match est si bon. Lorsque ta tête n’est plus. Feu ta tête. Et que la position est bonne, instinctivement. (Ou mauvaise… tout aussi instinctivement mais ça, la critique est facile et l’art est difficile !). Tu sais que ce n’est que le lâcher prise dans ta tête de piaf qui te donne les moyens d’être présent et d’avoir un bon rythme. Tu te dis qu’en vieillissant, le corps est moins agile. Tu te consoles en t’imaginant être plus solide dans sa tête. Mais tu sais en l’écrivant que ce n’est qu’une vaine tentative de réhabilitation d’une infinie décadence. Mais comme sur le terrain, tu ne penses à rien, tout est bien.

 

Je pense qu’on aurait pu mieux faire,

Tu avais les intestins en vrac

Il n’était pas dans sa grande forme

Nous avons joué bien pas très

Vous avez donné le meilleur

Ils furent vainqueur ce soir là.

 

Tu demandes des résumés de matchs. Tu sais que le temps à y consacrer n’est jamais le bon. Tu sais que les mots n’ont plus la cote et tu résistes pourtant. Tu sais qu’on vient faire du volley pour oublier les contraintes, trouver du plaisir, entretenir une certaine éthique et esthétique physique et mentale, se distraire, se défouler. Pas pour réfléchir. Encore moins pour écrire. Et pourtant. Tu restes convaincue que les matchs sont solubles dans le temps. Que rares sont les batailles, gagnées ou bien perdues, qui restent en mémoire d’une année sur l’autre, sauf à, littéralement, les immortaliser. Ainsi de vos victoires depuis le début de la saison. Qu’en reste-t-il au moment d’aborder le prochain match ? Tu sais que c’est sans importance. Tu sais que c’est beaucoup attendre, mais tu y tiens quand même.

 

J’ai ressassé quelques erreurs

Tu as bien joué malgré tout

Il faudra faire mieux au retour!

Nous avons les armes pour,

Vous serez là pour nous le rappeler,

Ils ont gagné, OK pour cette fois!

 

Qui racontera, si tu ne le fais pas, l’oscillation des relations sur notre terrain ? 9*9m et 6 individus. Qui se regardent, (ou pas) se soutiennent (ou pas) se connaissent (ou pas), s’apprécient (c’est mieux). Tu ne leur dit jamais assez que chacun d’eux est parfait. A sa place. Irremplaçable. Tu sais au fond que tu as ta place dans cette harmonie. Tu te dis que tu es comme le triangle dans l’orchestre. Le machin qu’on n’identifie pas trop, mais sans le carillon duquel l’ensemble orchestral n’est plus le même. Tu sais qu’ils vont soupirer en pensant que tu demandes à être rassurée, mais au fond tu t’en fiches : tu sais qu’on n’a pas tous les mêmes atouts et que le seul point sur lequel tu n’aurais pas d’excuse serait de ne pas donner le meilleur de ce que tu es. Tu sais que tu peux faire encore mieux.

 

Je vais donc m’arrêter là,

Tu serais satisfait déjà,

Il manque le score pour tout clore,

Nous avons gagné un seul set et eux trois,

Vous irez voir les résultats,
Ils ont gagné, mais on reviendra.

 

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