Clisson 6 vs Clisson 3 : Premiers pas des Héros de Babel 2022

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Mercredi 5 octobre. 20h. Clisson 3 – STOP – malades – STOP – peur ? – STOP -match reporté – STOP – semaine pro ? -STOP.

Voilà. Tout aurait pu s’arrêter là.

Vous venez de lire mon premier résumé de match de l’année : court et concis. Un résumé que ceux qui me connaissent -mais n’ont pas renoncé au défi de me lire- regrettent déjà. Pour les autres, ne vous inquiétez pas, vous rejoindrez la cohorte dans 1 minute 30’. Et oui : vous allez découvrir à vos dépens que si 3h de match ça peut paraître long, un résumé de match de M. La MauditeR, ça peut être encore plus long. Et pourtant, si vous ne voulez rien manquer du feuilleton, il va falloir aller jusqu’au bout du 1er épisode… interro surprise au prochain entrainement….

Alors, par où on commence ?

Zoom avant : on se retrouve le 12 octobre vers 20h30, tandis qu’on se réunit pour faire sa fête à Clisson 3, qui venait à domicile (chez nous… mais chez eux aussi), l’esprit conquérant, mais le doute chevillé au corps, inquiets devant l’inconnu… et bla et bla et bla… Mais au fait, c’est qui « ON » ?

Qui on ? présentation des personnages.

Zoom arrière : c’était un samedi de septembre je crois, -même si la mémoire quand on vieillit devient un instrument si peu fiable qu’il est bienséant de remplacer ses errements par un peu de poésie-. Disons donc, un samedi, -au pire c’est une licence poétique-. Fermez les yeux -pas trop quand même pour pouvoir lire la suite-. Imaginez, un samedi soir, à la nuit tombante, il pleut -ce qui permet de dater assez précisément la narration qui suit, vu que les jours de pluie, avant le 12 octobre, il n’y en a pas eu tant que ça-. -Je vous laisserai cependant mener l’analyse parce qu’en fait, ça n’a aucune importance pour le récit qui va suivre, et que je n’ai pas envie de perdre mon temps à ces enfantillages- DONC, Admettons qu’on est Samedi, et qu’on est le soir, dans le presque noir (C’est nécessaire de planter un décor à l’ambiance dramatique de mon propos, et en général dans les films ça suffit, avec une bonne musique, pour faire planer une atmosphère « hitchcockienne, même sans Hitchcock). Samedi soir, noir, brouillard : et voici que sur mes épaules tombe une chape de tristesse -image d’Épinal, je sais, mais je ne connais pas encore  mon lectorat- : « Quoi, me dis-je en regardant tomber la pluie, quoi, repartir cette année sans Julia, partie pour ses études, et sans nouvelles d’Antoine, parti pour une autre dimension, qu’allons-nous devenir ? », ma tristesse et ma peine étaient bientôt totales car voici que j’apprenais de surcroit -oui, ça se dit encore…- qu’après une magnifique saison passée qui nous vit débuter en poule D pour finir brillamment en poule B, il faudrait tout recommencer.

J’en vois déjà qui sont perdus, mais a ce stade vous avez le choix : soit lâcher prise et vous laisser porter, soit vous référer aux résumés des années passées, et pour l’an dernier, à ceux que je n’ai jamais publiés faute de temps… Non, n’ayez pas peur, tout va bien se passer.

Sans Julia ni Antoine, disais-je, que devenions nous ? Sans leur jeunesse, leur charme et leur fougue, sans leur force aussi oui, bon, j’avoue, repartir ainsi ? Aborder l’année sur cette monture moins… plus… (lire « jeune » puis « vieille ») – oui, parce que si avec les années on gagne quelque chose c’est bien la lucidité-. (Luci quoi ? Mais si, mais si, cette bonne vieille « blessure la plus rapprochée du soleil » chère à Mallarmé).

Vieillir seule et lucide, et voir le gouffre qui s’approche à chaque pas, l’inéluctable décadence faisant son œuvre : On saute moins haut (enfin eux surtout, moi je n’ai pas de point de référence), on court moins vite, (ah… pareil pour moi), on tape moins fort, (euh…)… on récupère moins vite, on a plus mal partout.

Rien à faire, rien en plus et tout en moins, Et rien de bien réjouissant en perspective : « Putain de déprime du mois de septembre ».

Et puis, … finalement, ce même mardi, -qui a dit que j’avais écrit samedi ? … je m’en fiche : j’ai aussi écrit que j’avais des problèmes de mémoire, et ça, vous l’aviez oublié… désolée pour vous, mais je ne suis pas la seule à vieillir-. Donc, je disais, un peu plus tard ce même jour, j’appris, par un message WhatsApp suivi de 12 nouveaux numéros sur le fil de l’équipe 6, que les manœuvres de Manu pour accueillir des migrants avaient porté leurs fruits. Ainsi, de la venue de Matthieu (transfuge de la 3), Didier (transfuge de la 1), Nadège (transfuge de la 4) et Fred, (transfuge d’un temps passé que les moins de 20 ne peuvent pas connaitre) qui rejoignent la 6 ! El capo avait fait son mercato : Benvenido, les Amigos ! Il ne manquait plus qu’Antoine réponde après 2,5 mois de silence à mon court message de sollicitude, ce qu’il fit: ou comment transformer la mélancolie en douce perspective d’une aventure à partager.

Ainsi s’approche le 5 octobre. Le Premier match de la saison. Mon excitation montante est calmée sur place par le report. Une semaine avant de tester notre nouvel équipage. J’enrage. Je trépigne, Je patiente. Impatiente.

Car quoi de mieux que d’entamer la navigation à vue, sur notre radeau de la méduse, frêle esquif peuplé d’un ramassis de survivants migrants de partout, arrivant d’on ne sait ou pour faire ils ne savent pas trop quoi : là, soudain, je me sens plus dans mon élément. « t’es qui toi ? » « tu viens d’où » ? « tu le connais comment ? » : si je connais tout le monde, eux ne se connaissent pas tous, mais partagent déjà une envie commune : faire équipe… pas de bannière, pas d’hymne, juste en commun « volley Langue étrangère » et ça, on commence à avoir de la pratique !

L’an dernier déjà, c’était déjà la tour de Babel, si bien que seul le silence imposé à tous, et au coach, après quelques tours de piste nous a permis de dépasser les frontières qui menaçaient de se dresser entre nous.

Babel 2022 ça se présente pas mal : C’est la limite de l’hétérogénéité de nos origines, si l’amalgame prend, c’est que les gestes techniques sont communs et à peu près maitrisés (humblement), mais la langue, quelle Langue parler tous ensemble ? Celle de Matthieu qui ne parle qu’avec les mains, celle de Didier qui parle aussi avec les mains mais évidemment pas comme Mathieu, celle de Manu, qui parle pour dire des trucs sages, mais ne fait pas toujours ce qu’il dit, la mienne, qui m’époumone à appeler en 4 tandis que curieusement la balle suit toujours une trajectoire opposée, celle d’Antoine, qui s’agace quand il arrose les environs, sans pourtant oser sortir tous les mots/maux qu’il a sur le cœur, celle de Seb qui ne dit pas grand-chose mais n’en pense pas moins, ou de William qui ne dit pas non plus, (mais que pense-t-il au juste) ? Une langue, quelle langue ?

J’aime bien les premiers matchs. Les premières gammes, les premières mesures : et Clisson 3 nous a offert l’occasion d’une philharmonie complexe, évitant de peu la cacophonie douloureuse. Nous avons réussi à chanter tous ensemble. Un set après l’autre. Jusqu’au tie-break. Ce n’était pas très beau, ce n’était pas très juste, mais rime après rime, balle après balle, sans jamais lâcher le fil de la victoire que nous nous étions décidés à tricoter ensemble, maille après maille, sur des changements arbitrés par Manu, nous avons relevé le défi.

(là, ça doit faire 1 min 30 : j’en ai perdu combien en route ?)

Et je n’ai pas encore parlé des adversaires !

Et pour cause, l’avantage avec notre technique de jeu, c’est qu’on a déjà tellement de mal à comprendre ce qu’on fait, qui fait quoi, et qui dit quoi à qui, ou pas , qu’il n’y a pas de place pour se laisser polluer par le jeu des autres.

En face pourtant, il y avait des frères ennemis : c’était un défi endogène, Clisson 3 contre Clisson 6 : Notre première rencontre ever (?). On aurait dû se croiser, ils descendaient en poule C, nous montions en poule B, mais ils ont tout changé au championnat durant l’été.

Oh mais j’y pense, vous connaissez Michel ?

Mais si, Michel, The Michel, vous ne connaissez que lui…

C’est un beau roman, c’est une belle histoire,

C’est une romance d’aujourd’hui,

Ils montaient chez eux là-haut vers la Poule B,

Ils descendaient eux, dans le milieu, le milieu,

Ils se sont trouvés, au bord du terrain,

Sur le parquet de Rosa Pa(a)rks,

Ce fut pour nous un jour de chance,

On avait le ciel à portée de main,

Un cadeau de la providence,

Alors pourquoi penser au lendemain

Pourquoi penser au lendemain : bien loin de la mélancolie d’hier, nous nous concentrâmes sur notre match. Appréciant l’adversité de Clisson 3 qui semble nous l’avoir bien rendu, et l’emportant sur le fil quoique sans brio sur un 3/2 a l’image erratique de notre jeu en devenir.

Pourquoi penser au lendemain ?

Jour fatidique où je prenais un an de plus : vous l’ignoriez alors, mais merci les copains, de m’avoir offert à l’impromptu cette première victoire et trinqué avec moi à cette nouvelle année : Ça méritait bien un résumé, exhumé douloureusement et tardivement dans les vapeurs (non ethyliques) d’un train bien trop matinal, qui suscitera j’espère votre bienveillante compréhension, et l’envie de raconter vos propres aventures sportives ?

M la Maudite

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