Les Fourberies de Clisson 6 – ACTE 3 – Scène 2

Classé dans : Résumé Equipe 6 | 0

M la Maudite : (seule sur scène, tandis que ses coéquipiers, masqués par le rideau, scandent les rimes en rythmes, frappant méthodiquement les ballons sur le sol)

– Ah ça faisait longtemps que je n’avais pas pu,
que je n’avais pas su, 
trouver le temps utile pour les alexandrins,
Pour conter à vous tous, et même aux malandrins,
Heurts et malheurs d’équipe, et joie du quotidien!

Voici qui vient, prenez vos aises et puis le rythmes,
et suivez moi !

 

 “Mais que diable allaient-ils donc faire à cette galère[1] ?

Quelle mouche nous piquait modestes volleyeurs,
D’aller frotter nos couennes, à celle de nos ainés,
Et prétendre maintenant explorer la poule B ?  

 

La curiosité souvent dans quelques âmes,
Produit le même effet que produirait les flammes[2]
La Poule B, mes amis, la poule B je vous dis,
Aiguisait l’appétit, des grands et des petits :
Il n’en fallait pas plus pour réveiller les cœurs,
Et c’est avec fierté que nous mîmes nos couleurs.

 

Mercredi 12 avril, on rencontrait Vieillevigne,
Venus à domicile, il fallait être digne.

 

Nous savions dès l’abord que la marche était haute,
Qu’il nous faudrait la hargne, et la chance, sans faute.
Nous savions qu’à eux six, ils étaient menaçants,
Mais il en fallait plus avec tous nos talents.
Il ne serait pas dit que la 6 se disperse,
Qu’elle fuit en courant par peur du camp adverse.

 

A vaincre sans péril on triomphe sans gloire[3] ?
Ah ! Nous ne serons pas ceux qui passent pour couards !

 

Alors non, la poule B ne nous faisait pas peur !
Vieillevigne venait-elle pour venger ses couleurs ?
Après une sévère et claire punition,
Que, fiers, nous infligeâmes presque sans sommation
La semaine précédente à leur équipe 2
Un frisson d’inquiétude effleure vos valeureux ?

 

Point du tout à la 6: elle excite les joueurs !
Encore nous faudra-t-il y exploiter l’ardeur,
Qui nous fit traverser depuis ce début d’an,
Les poules C et D, vainqueurs les terminant.

 

Cette fois, admettons, nous trouvâmes notre Maître,
Vu de loin, 3/0, s’appelle même soumettre.

 

Il s’en fallut de peu que nous leur prîmes un set,
Quoiqu’un peu tardivement nous nous fîmes poètes,
18/25, 12/25 et puis 25/27,
Au 1er nous posons quelques bases sympas,
Et nous nous surprenons à prendre parfois le pas,
Au second, l’équipe 6 flotte dans l’écosystème,
Elle flotte, elle hésite : en un mot elle est femme[4]

 

Au troisième c’est l’orgueil, qui réveille les consciences,
Aiguillon bien tardif qui touche leur confiance.

 

Je vois encore perler la sueur à leur front,
Imaginez, partir après un tel affront,
On ne m’abuse point par des promesses vaines,
tant qu’un reste de sang coulera dans mes veines[5]

 

Car Clisson 6 insiste, force le trait, remonte
Et la rage, et la foi, et chaque point qui compte…

 

Mais il était écrit quelque part qu’en ce soir,
Il nous faudrait finalement leur laisser la victoire,

 

Constater sans rougir quelques failles, à combler
Que nous nous empress’rons bien sûr de corriger

 

Pour que bientôt on dise, en tremblant au gymnase,
Le seul bruit de son nom renverse les murailles, 
Défait les escadrons et gagne les batailles [6]

A quoi cela tient-il? Au diable qu’ils ont au corps?
Ou à ce 6 6 6 qu’au maillot ils arborent ?”

 M la Maudite

 

                                     


[1] Les fourberies de Scapin, Molière (modifé)

[2] Le menteur, Corneille

[3] Le Cid, Corneille

[4] Athalie, Racine – qui serait aujourd’hui hué d’avoir osé coller une étiquette genrée et misogyne!

[5] Iphigénie, Racine

[6] L’illusion Comique, Corneille

Laissez un commentaire